Le Blog d'Amélie
Fichtre, voilà au moins 15 ans que les forums existent sur internet, 10 ans que le terme web 2.0 a été employé pour la première fois, plus de 8 ans que Facebook existe, plus de 5 ans que je suis community manager (4 ans en tant que salariée, 1 an en tant que freelance), et bien, visiblement en France en tout cas, pour les administrations sociales et fiscales chargées d'enregistrer les nouvelles entreprises, community manager freelance, c'est une activité qui n'existe toujours pas !
En effet, quand on parcourt la listes des métiers que l'on est susceptibles de pouvoir déclarer en tant qu'activité indépendante ("codes APE" ou "Activité Principale Exercée") auprès de l'URSSAF par exemple, on recense plus de 600 métiers différents, qui vont de FABRICANT DE MARGARINE ET DE GRAISSES COMESTIBLES SIMILAIRES à FABRICANT DE VIS ET DE BOULONS en passant par RÉPARATEUR (?) DE TELEPHERIQUES ET REMONTEES MECANIQUES. Mais pour expliquer que l'on travaille dans la communication web, et bien bonne chance : c'est mission impossible ! Peut-être alors que le code 6190Z "AUTRES ACTIVITES DE TELECOMMUNICATIONS" fera l'affaire ? Et bien non, car ce ne peut être qu'une activité commerciale et non libérale nous dit-on (ah bon ??). Bon.
Alors j'ai fait une recherche sur internet, et là j'ai vu que les indépendants qui proposent des prestations en community management prennent le code 7021Z "CONSEIL EN RELATIONS PUBLIQUES ET COMMUNICATION" ou bien le code 7022Z "CONSEIL POUR LES AFFAIRES ET AUTRES CONSEILS DE GESTION". Voilà. Très utile, pas forcément vrai et en tout cas fort imprécis, mais au moins vous rentrez de cette manière dans une case.
Pour rappel à l'attention de ces administrations qui me liront peut-être, le community manager ou "gestionnaire de communauté" (si les franchouillards que nous sommes ne peuvent tolérer pareil anglicisme) est un communicant qui évolue entre marketing, rédaction web, création de contenus web, conseil, gestion de relation client et j'en passe, tout cela en tout cas dans le but d'augmenter à terme et de manière générale la visibilité, la popularité et donc le succès d'une entreprise, d'une organisation ou d'une personne via le média web.
Alors on me rétorque qu'"il est tout à fait normal que l'administration ait besoin de 10 ans pour recenser un nouveau métier"...Ah bon. Normal, 10 ans ? Non, désolée si on n'a pas envie d'avoir l'impression de vivre encore à l'âge de pierre à l'heure du haut débit, des smartphones, du wifi everywhere, de foursquare, de Twitter et tutti quanti.
L'économie de nos pays irait sans doute d'ailleurs un peu mieux si nos administrations étaient capables de s'adapter effectivement un peu plus vite "au changement", et en tout cas ici de recenser un peu plus vite les métiers qui existent afin de favoriser la création d'activités indépendantes dans ces domaines. En même temps, dans un pays qui semble toujours baigner dans la nostalgie du minitel et peu enclin à s'extraire vraiment de cette gloire d'antan, cela ne risque pas d'être facile, c'est certain.
