Coronavirus : la société idéale d'après

Depuis plus de six semaines qu’on est confinés, et que mes sentiments oscillent entre colère, amusement, désespoir, résilience, j’ai écouté, lu, à peu près tout ce qui passait sur les réseaux sociaux, les commentaires des gens, la presse européenne (pas seulement française, parce que les dépêches AFP dont on a l'impression qu'elles sont relues et validées par le gouvernement, puis prises et reprises par tous les médias, les unes après les autres, merci, ça commence à bien faire), et j’ai bien été incapable jusqu’à présent d’écrire un mot qui ne soit positif concernant la situation que nous vivons.

 

Maintenant que l’après-confinement se profile, les nouvelles que l’on reçoit sont tout aussi angoissantes que celles qui concernent le présent, les malades, les gens bloqués chez eux, les commerces qui ne tournent plus. La crise économique qui nous attend sera, nous dit-on, bien pire que celle de 2008 et causera de nombreux morts dûs à la pauvreté aggravée, au chômage, à la famine, etc. (Lire par exemple les mots de Monsieur l’ancien président du FMI, Dominique Strauss-Kahn). Ce monsieur, qui connaît certainement très bien son sujet, puisqu’il a dirigé l'une des institutions internationales les plus importantes en matière d’organisation économique de notre planète, a sans doute raison...en tout cas, si on continue à gérer nos sociétés « comme avant ».

 

Alors, pour contrer le désastre, ne serait-ce pas le moment de repenser complètement notre ordre mondial, notre façon de voir le monde, la politique, l’économie ? 

Nous avons maintenant la chance de repenser fondamentalement notre société, il faut la saisir. C’est, selon moi, le seul moyen de sortir «vainqueurs» de cette crise.

 

Malheureusement, je ne suis pas sûre que notre gouvernement actuel en soit capable. Non pas qu’ils gèrent mal cette crise sanitaire (certes, c’est pas top, mais chaque pays en est plus ou moins à ce même stade de bricolage en fonction de la situation chez eux), mais c’est surtout leur peu d’intérêt pour l’écologie qui me préoccupe.

 

Or, l’écologie est, selon moi, la seule réponse possible à cette crise.

 

En effet, face à cette crise économique énorme qui s’annonce, le danger est réel de voir les partis populistes gagner du terrain… J’ai vu sur les réseaux sociaux ces dernières semaines, le visage de beaucoup, beaucoup d’idiots. Je ne pensais pas les français capables de dénoncer ainsi leurs voisins, capables de tant de haine et de bêtise. Avec cette crise, cela a atteint des sommets. C’est que les humains, quel que soit le pays où ils vivent, quand ils attrapent vraiment peur, deviennent bêtes et dangereux. Non, ce n’est pas l’apanage du peuple allemand pendant la seconde guerre mondiale. Le peuple français n’est pas mieux qu’un autre. Victor Hugo disait « Dans ce moment de panique, je n’ai peur que de ceux qui ont peur. » Et bien moi aussi.

 

Et je trouve que les médias tiennent ici la responsabilité de cette peur. Il est de leur devoir de calmer les angoisses des gens, de les faire redescendre sur terre, de les « déconfiner » un peu dans leur tête, parce que si la peur est un formidable moyen de gouverner, c’est aussi un formidable moyen d’amener des partis dangereux au pouvoir et des guerres civiles ou mondiales.

 

Si, avec le parti de Macron, nous avons la chance de ne pas avoir d’affreux populistes au pouvoir, j’ai quand même peur qu’une réponse «économique» à cette crise-là ne soit pas adaptée. La réponse à cette crise, provoquée uniquement par nos abus capitalistes et notre saccage à tous de la planète, ne peut être qu’écologiste.

 

Si on fait cela, on sortira non seulement vainqueurs de cette crise, mais en plus, avec le sourire !

 

Ainsi pour ma part, plutôt que de songer à redresser Air France, je songerais plutôt à redresser le rail. Plutôt que de réfléchir à soigner la famine en continuant à importer des produits peu chers mais mauvais, je renforcerais les possibilités de consommer bon et local de manière peu chère. Plutôt que de se demander comment continuer à commercer avec la Chine, j’instituerais un embargo d’au moins 10 ans sur ce pays dictatorial et dangereux, clairement responsable de ce qui nous arrive aujourd’hui. Plutôt que d’essayer de relancer le transport des marchandises par cargos et des gens par avion, j’essaierais de trouver n’importe quelle solution pour nous permettre de l’éviter au contraire. Plutôt que de fermer nos frontières aux voisins européens, je leur tendrais les bras pour une collaboration renforcée. Cette crise a montré que l’Europe pouvait être source d’entraide, d’inspiration, de support économique, social, sanitaire. Il faut développer ces relations plus que jamais. Je renforcerais bien évidemment les capacités de nos hôpitaux. Je repenserais fondamentalement nos villes et nos manières de vivre. La centralisation de la France et la concentration des gens dans les villes ont montré leurs limites. Enfin, je reverrais complètement nos manière de gérer la vieillesse, je ferais tout pour éviter aux personnes âgées d’atterrir en EHPAD à la fin de leur vie, je développerais les filières professionnelles d’aides aux personnes dépendantes pour qu’elles puissent rester chez elles ou dans leur famille.

 

 

Mais non, je n’irai pas en politique pour autant. Ce sont juste mes idéaux qui sont posés là. Ma tentative désespérée de rester optimiste face au désastre environnant.

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